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C'est quand le Bonheur?

15 juillet 2009

De toute façon, ça n'arrive qu'aux autres...

Qui n'a jamais entendu parler de ces histoires où des couples en passe de passer par la PMA découvrent qu'un bébé surprise s'est installé sans rien demander, juuuuuuuuuste avant de commencer les traitements? Superbe happy-end! De ceux qui n'arrivent qu'aux autres. Ou dans les films.

On reprend les traitements le mois prochain, objectif "petit frère ou petit soeur".
Et je dois avoir mes règles. Et mes règles ne viennent pas. Juste 1 jour de retard. De retard par rapport à mes cycles anarchiques, bref ça ou rien du tout...

2 jours de retard.
C'est pas mon habitude mais j'ai quand même envie d'essayer. Histoire de prouver que ça n'arrive qu'aux autres. Je rappelle aux éternels optimistes que j'ai des ovaires un peu fous et que les petits soldats de Chéri sont, quant à eux, très calmes, complètement pacifistes, du genre à partir au combat la fleur au fusil et à se mettre au garde-à-vous devant Dame Ovule...

J'achète un test, ni vu ni connu (mais siiii, je l'ai payé!). Retour à la maison, petit pipi, je pose le test et pars faire un tour. Au bout de 30 secondes, je réalise la stupidité de mon geste et une bouffée de colère contre moi-même m'envahit... Ma pauvre fille, t'es vraiment débile!
De rage, je me précipite sur ce petit bout de plastique et je l'empoigne pour le jeter à la poubelle...
Deux barres...

C'était le 9 mai dernier... J'en suis aujourd'hui à 12SG et Bébé-Couette continue à faire son p'tit bonhomme de chemin. Malgré les échos, on ne réalise pas encore très bien que les autres, c'est désormais nous...

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28 octobre 2008

La fin de la récré...

bris_glaceJe ne l'avais pas senti venir, celui-là... A vrai dire, je n'y pensais même plus...
Pas le moindre signe annonciateur et pourtant...
Pipi, p'tit regard sur le papier* et stupeur... Quelques gouttes de sang. Brun, beige, je sais plus...

Retour de couches???
Retour à la réalité...
Réalité qu'on avait oubliée. L'espace d'un an, je me suis sentie comme les autres. J'ai été enceinte, j'ai accouché... L'infertilité n'était plus qu'un mot...
Mais c'était un leurre, un état de grâce, un doux rêve, qui s'est achevé brutalement sans que j'y sois préparée.

Mes règles sont de retour...
Et moi, je retourne à ma condition de femme infertile...
A la différence qu'un p'tit bonhomme de 4 mois me fixe de ses grands yeux sombres et me sourit, tandis que je peine à réprimer mes larmes...

(*) curieuse habitude prise pendant toutes ces années d'essais... vous aussi?

28 août 2008

C'est maintenant le bonheur...

C'aurait pu ressembler à ça: "Chéri?... Chéri, réveille-toi, je viens de perdre les eaux. Oui, je sais qu'il fait nuit, mon amour mais Bébé ne le sait pas, lui". Ou à ça: "Mon chéri, c'est moi... Pourrais-tu lentement ranger tes affaires, faire un grand sourire à tes collègues, quitter doucement ta réunion et te mettre en route? Rien ne presse mais... grouille-toi quand même, s'il te plaît, ça fait maaaaaaal"... Je rêvais d'un départ hollywoodien à la maternité, le genre précipité, papa sens dessus-dessous, maman aussi haletante que béate... 

Mais dans les faits, rien de tout ça... Un p'tit grimpeur de bonne volonté mais une ascension du col plus longue que prévue, l'alpiniste-en-chef a décidé d'abréger la randonnée... En termes moins poétiques: mon col restant désespérément fermé et Bébé ayant dépassé le terme de 10 jours, Dr Espoir a préféré me faire entrer en clinique pour un déclenchement. Plus sûr pour Bébé.

Et pourtant, je vous jure que j'ai essayé chacune des prescriptions du Dieu Internet, le plus consciencieusement possible: câlins ("déclenchement à l'italienne", qu'on appellerait ça...), ménage, marche, tisane de feuilles de framboisier, sauts à cloche-pied, vélo (si!!!), montée des marches à genoux (bon, là, j'admets... j'ai pas tenu 2 marches: ça fait mal), des centaines de kilomètres en voiture... Je me suis également faite épauler par la sage-femme qui me suivait depuis le 2e trimestre: acupuncture et homéo... à dose massive (le comble!). Rien n'y a fait.

Bref, je suis donc entrée, en salle de naissance, le 18 juin à 21h pour tenter d'amorcer le travail... Un peu la mort dans l'âme, j'avoue: après une conception hypermédicalisée, un premier trimestre de grossesse qui l'avait été tout autant, je rêvais d'un accouchement des plus natures. La parade du Dr Espoir à ce gros coup de blues? Me répéter que j'étais une couveuse d'enfer!!! C'est vrai que ça remonte le moral ;-)

Seulement... pensez-vous réellement que des petites ovules vaginales de rien du tout, quelques litres de perfusion,  la rupture artificielle de la poche des eaux et des contractions tellement peu espacées qu'elles n'en formaient plus qu'une seule longue, atrocement interminable et douloureuse , allaient  venir à bout de la couveuse d'enfer que j'étais??? Que nenni, mes bonnes dames!
Et là aussi, je vous promets qu'on a fait tout ce qu'on pouvait, Bébé, Chéri, Dr Espoir, les sages-femmes , mon col et moi. Une équipe de choc pour un résultat relativement nul...

Quand le 20 juin, 18h, je l'ai vu entrer avec sa mine des mauvais jours, j'ai su. J'ai su que nos efforts allaient se solder par une issue que je redoutais depuis des semaines.
Après m'avoir examinée pour une enième fois, j'ai compris que mon col et moi , élèves têtus, étions définitivement recalés. "Vous dilatez d'un cm toutes les 4h, vous en êtes à 5,5 cm d'ouverture; on vous a fait faire toutes les positions du kama-sutra obstétrical... On peut encore attendre mais le risque que le coeur du bébé commence à fatiguer va s'accentuer. Il fait beaucoup d'efforts pour descendre. C'est à vous de voir". "Tu parles d'un choix!", que je lui ai répondu. Ma mauvaise humeur relativement inhabituelle à son égard l'a fait sourire. J'ai regardé Chéri, l'implorant de prendre la décision que je savais être la plus raisonnable mais que j'avais tellement de mal à admettre. "Non, cette fois, on y va, ça fait deux jours que ça dure, on ne prend plus de risques".  Dr Espoir a paru soulagé et craignant que je n'émette un avis contraire, a immédiatement appelé l'anesthésiste... Césarienne programmée pour 20h.

Alors qu'une sage-femme me préparait, tant physiquement que mentalement, j'essayais de retenir mes sanglots. "Après n'avoir pas été fichue de tomber enceinte toute seule, me voilà maintenant incapable de faire naître mon enfant... Assistée jusqu'au bout, quoi!"...
Telles étaient les pensées sombres qui se bousculaient dans ma petite tête de moineau. Trop centrée sur le scénario que j'avais idéalisé pendant 9 mois (et plus...), et que je n'aurais pas, j'oubliais qu'un petit bonhomme, à l'intérieur de moi, bien plus courageux que je ne l'étais, se battait pour venir à la vie, risquant le pire, à tout moment.

Je suis entrée au bloc, vers 20h15, laissant Chéri en salle de naissance. Nous allions devenir parents, loin l'un de l'autre. C'est seul qu'il s'accoucherait comme papa... Pénible impression.
Je ne vous détaillerai pas l'opération, ça n'a pas beaucoup d'intérêt et pour être franche, j'en serais bien incapable. Non que j'ai été endormie mais le contre-coup des deux jours écoulés, et la douleur des contractions m'ont mise dans un état second. Je me souviens d'avoir été prise de tremblements incontrôlables, de vomissements... J'arrête là? Je crois que ça vaut mieux, en effet! ;-)

Mais il m'est tout aussi difficile d'exprimer ce que j'ai ressenti par la suite.  Car il n'existe tout simplement pas de mot pour décrire le bouleversement qui m'a envahie quand j'ai rencontré mon enfant.
A 20.58 exactement, mon bébé a poussé son premier cri. Et j'ai versé mes premières larmes de maman.Ce bébé tant attendu était enfin sur moi. Ce bébé? Mon bébé!! A ce moment-là, j'ai été propulsée dans  un monde parallèle, dans une bulle d'amour intense, un amour dévorant... Tout recroquevillé sur lui, je savais que ce petit être avait définitivement changé notre vie.

J'ai couvert sa frimousse de bisous, serré ses petits doigts dans les miens,  caressé ses cheveux, sa tête... Il fallait que je me persuade que ce n'était pas un rêve... Tout ça me semblait trop beau. J'ai fait le plein de son odeur, puis j'ai demandé à la sage-femme qu'on le monte auprès de son papa. A eux de faire connaissance maintenant.
Au bout d'une petite demi-heure, j'ai pu monter à mon tour.
Quand je suis entrée dans la chambre, Chéri se tenait debout, portant amoureusement notre fils. Il a levé vers moi un regard empli de fierté, de pudeur et de tendresse.
C'était l'image du bonheur. J'avais enfin ma réponse: c'était maintenant le bonheur...IMG_4579

Pour la petite histoire, je n'ai pas dormi de la nuit. Je ne parvenais pas y croire... J'avais peur de m'endormir et de réaliser que ce n'était qu'un rêve... Je l'ai contemplé. Admiré. Bisouillé. Caressé. Remercié.

Aujourd'hui, Adrián a deux mois et demi. Je le contemple toujours autant, je le bisouille toujours autant :-)
J'y crois juste un peu plus...
Il y a presque un an, c'était un minuscule point blanc sur un écran. Aujourd'hui, il est toute ma vie.
Il y a presque an, j'étais persuadée que ce bonheur n'était pas pour moi... A vous qui attendez, ne l'oubliez pas.

7 février 2008

Premières questions existentielles d’une future maman

repassageLes soldes viennent de s'achever et autant être franche: nous nous sommes éclatés! Chacun de notre côté et tous les deux ensemble, nous avons eu du mal à résister à l'appel des boutiques pour bébés.... Bon d'accord, nous ne leur avons pas opposé beaucoup de résistance...
Bodies de toutes les tailles et de toutes les couleurs, brassières en pagaille, petites salopettes en jeans, chemises comme papa... L'armoire (que nous n'avons d'ailleurs pas encore...) est déjà pleine à craquer.

J'ai pris un plaisir immense à tout laver, puis à admirer ces vêtements de poupée sécher sur le fil... Quelle émotion de remplir là ma première tâche de future maman.
Les vêtements propres et secs, je me suis mise en tête de les repasser... Pas que je sois maniaque mais j'aime que tout soit bien plié. Euh... et puis, d'abord, j'ai fait des progrès: je ne repasse plus les sous-vêtements, les draps, les essuies... comme je le faisais avant. Enfin, pas tout le temps!

Première constatation: l'encolure des t-shirts est trop petite pour que je puisse glisser ma planche à l'intérieur. Qu'à cela ne tienne, je vais me débrouiller... Pfff, c'est pas très net, tout ça... Dois-je mettre de l'amidon dans ma lessive? Les laver différemment? Admettre qu'ils restent chiffonnés? Peut-être qu'avec la pratique...?

Bon, passons au pliage... 5 minutes me sont nécessaires pour établir une stratégie... C'est que c'est petit, ces choses-là! Si je les plie comme je plie leurs homologues adultes, j'en arrive à des petits tas de la taille de mouchoirs... Si je ne rentre que les manches, c'est pas très joli. Je les tourne, les retourne, me gratte la tête...
Mais comment font les autres?

Tout à coup, je me sens partagée.
Entre l'envie de sauter en l'air tout d'abord. Vous vous rendez compte? Me voilà confrontée à mon premier souci de future maman. Cette fois, c'est concret, on y est: j'attends un bébé! Quel problème de luxe!

Mais l'envie de pleurer est là aussi... Comment serai-je une bonne maman si je ne parviens pas à plier les vêtements de mon enfant? Et si, plus globalement, je ne suis pas à la hauteur?
Les hormones aidant, c'est l'angoisse qui l'emporte. Et Chéri me trouve en larmes devant ma planche à repasser...
Je hurle que mon fils me déteste déjà, ce qui est tout à fait normal puisque je suis une mère indigne, incapable de m'occuper de lui! Et que, d'ailleurs, lui aussi peut me détester et s'en aller, épouse pitoyable que je suis!

Il explose de rire...
Surprise, je me mets à pleurer de plus belle... Et au bout de quelques secondes, le rejoins dans son fou-rire!
Et en plus, ce bébé a des parents complètement dingues...

12 janvier 2008

One year later...

calendrier2 janvier 2007...
Je me hâte en sortant du train, je n'ai pas beaucoup de temps pour arriver. Mes écouteurs sur les oreilles, je profite de l'I-Pod que Chéri m'a offert à Noël. Benabar et Marka se chargent de m'apaiser... Ou au moins, de me faire penser à autre chose.
Je suis assez nerveuse, c'est mon premier contrôle de follicules et je ne sais pas à quelle sauce je vais etre mangée. J'ai commencé la stimulation par Menopur le 27 décembre et je souffre pourtant toujours des bouffées de chaleurs si symptômatiques du Décapeptyl. Que je lui parle de mes bouffées de chaleur "amuse" l'infirmière qui vient tous les soirs me faire l'injection. Mais je l'aime bien. Elle n'est pas beaucoup plus âgée que moi et le courant passe vraiment bien entre nous.
Finalement, comme je le craignais, les résultats seront mitigés. Mes ovaires, toujours endormis, n'auront produit aucun follicule. La stimulation sera très longue (21 jours) et les ovocytes ponctionnés seront de mauvaise qualité...
C'est la même infirmière qui viendra me faire les injections en avril, pour ma 2e FIV.

2 janvier 2008...
En rentrant dans la voiture, nous sommes tout fous. Quand bien même nous n'aurions pas appris le sexe par l'amniocentèse, nous l'aurions su aujourd'hui! Bébé semble, en effet, assez fier de ses (petits mais chuuut...) bijoux de famille, qu'il exhibe pendant toute l'échographie. Un Bébé-gigoteur, appréciant vraisemblablement la position du poirier, ce qui nous permet de voir sa jolie colonne vertébrale. Et me permet aussi de comprendre pourquoi j'ai souvent mal au ventre!
Dr Espoir blague, l'ambiance est à la rigolade et nous sommes sur un nuage.

Un an exactement s'est écoulé entre ces deux rendez-vous. Que de chemin parcouru...
Serait-ce l'illustration du proverbe qui veut qu'après la pluie vient toujours le beau temps? Ce serait trop facile pour moi, qui suis enfin passée de l'autre côté, de l'affirmer. Car des moments de désespoir, des moments où je n'en voyais pas la fin, des moments où je ne supportais plus d'entendre que mon tour viendrait aussi... oui, j'en ai connus.
A vous toutes qui attendez, je vous demande simplement de tenir bon. Et de me laisser y croire pour vous.
Je vous embrasse et vous souhaite une très très très jolie année 2008.
Bisous spéciaux à Camille.

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4 janvier 2008

Un petit prince...

27 décembre, 22h…petit_prince

- Madame Chinook ? Dr Espoir à l’appareil. Je ne vous dérange pas ? Je sais qu’il est tard mais j’ai reçu les résultats de l’amnio aujourd’hui et je tenais à vous appeler avant de partir…
Trois réflexions me passent par la tête en même temps que mon cœur s’arrête :
1/ Mon médecin travaille décidément trop, il ne tiendra jamais le coup…
2/ S’il appelle si tard, c’est que les nouvelles sont mauvaises…
3/ Ou bonnes…

- Non, non, pas de soucis, je vous écoute…
- Les premiers résultats sont rassurants : il n’y a pas de trisomie.
Mon cœur se remet à battre… Mais c’est ma gorge qui se noue.
- …

Puis, me reprenant…
- Merci !
Bon, je vous l'accorde: ça ne restera pas dans les annales de mes meilleures répliques.

- Euh, Docteur… on connaît le sexe ?
- Oui. C’est un petit garçon.

Les larmes me montent aux yeux
- Waouw, merci infiniment…
- Je vous promets que là, je n’y suis pour rien.

Je l’entends sourire. Je lui souris à mon tour.

Pendant que Chéri et moi savourons notre bonheur, blottis l'un contre l'autre, je me repasse en mémoire les deux dernières semaines…
L’appel du médecin m’informant que les résultats du tri-test sont mauvais. Notre difficulté de prendre la décision de faire l’amniocentèse ou non, au regard des conséquences éventuelles de l’examen. Notre incapacité à évoquer les mots « trisomie » ou « handicap ». L’angoisse de l’examen. L’examen en lui-même, pas réellement douloureux. Mon repos post-amnio dans la même chambre que celle où j’ai attendu ma 1ère FIV. Les fêtes de Noël où je n’ai pas pu me réjouir pleinement des cadeaux reçus par notre Bébé. L’angoisse du résultat.

C’est un petit garçon… Un petit prince.

20 décembre 2007

Perturbations climatiques

fernsehturm_brouillardMademoiselle la Crevette, Monsieur le Haricot,

Votre équipage vous informe que nous traversons une nouvelle zone de turbulences. Le brouillard épais qui s'est abattu depuis lundi nous a fait quitter le septième ciel. Nous espérons toutefois une grosse éclaircie dans une dizaine de jours, lorsque nous recevrons les premiers résultats de l'amniocentèse pratiquée hier.

Nous vous demandons de rester calme et bien attaché(e). Nous vous remercions une nouvelle fois de la confiance que vous nous témoignez et vous assurons de faire le maximum pour maintenir le cap et vous mener à bon port.

4 décembre 2007

Bienvenue à bord de la Chinook Airlines!

B_b__avionMademoiselle la Crevette, Monsieur le Haricot,

Ici votre Maman de bord qui vous parle. Mon co-pilote et moi-même sommes heureux de vous informer que la zone de turbulence que nous avons traversée ces trois derniers mois semble être derrière nous.
Nous vous demandons néanmoins de rester bien attaché(e) et ce, jusqu'à l'atterrissage complet de l'appareil.

Ceci est un vol sans escale. Aussi, si nous maintenons notre vitesse de croisière, nous devrions nous poser aux alentours du 10 juin 2008.
La température extérieure actuelle n'excède pas les 5° mais elle devrait devenir estivale lorsque nous atterrirons.

Nous vous présentons une nouvelle fois nos excuses pour les désagréments occasionnés et vous remercions de la confiance que vous avez placée en notre compagnie.
Nous vous souhaitons un très très très agréable voyage...

23 novembre 2007

Une quille...

Incollable sur les mécanismes d'ovulation, vous pouvez me poser toutes vos questions sur la fertilité, la stérilité. Je maîtrise tous les aspects d'un traitement et les PMA, IAC, FIV, et autres TEC sont autant d'abréviations qui n'ont plus aucun secret pour moi!
En deux ans et demi, je me suis muée en encyclopédie vivante de la fécondation. Chinook, "Docteur ès-Conception".
Oui mais voilà... Notre bébé "conceptionné", je ne suis plus nulle part!

Trop occupée à penser à tomber enceinte, j'ai occulté le "et après". Aujourd'hui, force m'est de constater qu'en matière de grossesse... je suis une vraie quille!
Pas un jour ne se passe sans que j'apprenne quelque chose de stupéfiant sur le sujet (comprenez: qui ME stupéfie) ou que je me retrouve honteusement confrontée à des questions très basiques.
Et ce n'est certes pas le fait d'avoir fui les femmes enceintes d'abord, puis la simple vue de bébés ensuite, qui aurait pu m'aider à combler mon ignorance.
Je n'ose donc pas trop ramener mon inculture en public, consciente d'être légèrement en faute sur ce coup-là...

Pour rattraper mon retard en toute discrétion, j'écume les librairies, tant réelles que virtuelles. Je me suis d'ailleurs trouvé un livre génial, Ma grossesse au jour le jour. J'ai ainsi appris que notre crevette faisait pipi depuis deux jours... Ou que depuis hier, ses ongles poussent. Effet de mon imagination ou pas, j'ai d'ailleurs le ventre qui gratte...

Je me donne le temps de digérer toutes ces informations avant de passer à l'approche théorique d'un chapitre qui s'avère moins comique... L'accouchement! Ahemmm...

15 novembre 2007

Flashback...

1er octobre 2007. Je suis sous le choc, j'ai le cerveau en ébullition, je suis incapable de bouger, je ne comprends rien, je regarde dans le vide. Le médecin vient de m'apprendre que ma prise de sang est positive. Un très joli taux, d'après elle. Moi qui saigne depuis trois jours, moi qui suis persuadée de ne pas être enceinte... C'est impossible. Je dois m'être inventée ce coup de fil. Oui, c'est ça, j'ai définitivement sombré dans la folie, comme Russel Crowe dans "Un Homme d'exception". Je suis devenue schizophrène. Ou psychotique. Ou je-ne-sais-pas-quoi d'autre, mais à coup sûr, je suis devenue folle.
Un seul moyen d'en avoir le coeur net: faire un test. Et peu importe qu'il soit 14h30... Si mon taux est aussi bon que je pense l'avoir entendue le dire, le test devrait exploser!

Je monte les escaliers quatre-à-quatre, direction salle de bains. Je fouille l'armoire, je fais tout tomber, je tremble. Petit pipi. Un peu dans la coupole, plein à côté, beaucoup sur mes doigts... Je prépare le test, le plonge 10 secondes et le pose sur la tablette de l'évier. Je m'assieds sur le bord de la baignoire, je n'entends que mon coeur.
Je me souviens d'une pub qui m'avait marquée, petite. Une femme regardait par la fenêtre, d'un air triste. Sa respiration avait formé de la buée sur la vitre et on l'y voyait tracer un point d'interrogation. Quelques secondes plus tard, elle revenait, lentement, un rien plus souriante et effaçait le point d'interrogation. C'était une pub pour Clearblue.
Publicité profondément mensongère!!! Comment peut-on rester aussi calme qu'elle ne l'était? Même mes tests d'ovulation me rendaient plus excitée!

D'ailleurs, au bout de 20 secondes (peut-être un peu moins...), je ne parviens plus à rester assise, je me dirige vers le couloir, y fais trois pas et retourne aussitôt dans la salle de bains. Tant pis, je ne respecterai pas les 5 minutes réglementaires mais je n'en peux plus, je dois LE voir. Je ferme les yeux, les ouvre... les deux petites barres sont bel et bien là!!!!
Le reste est assez flou, je pense être devenue hystérique, avoir pleuré tout ce que je pouvais pleurer. Ri tout ce que je pouvais rire. J'ai dû sauter dans tous les sens et puis, me gronder car ça ne devait pas être bon pour mon bébé. J'ai remercié à voix haute la terre entière, le Bon Dieu, Sainte Rita, mon grand-père décédé quelques jours plus tôt, mon chéri (au boulot), mes parents... Un vrai discours de cérémonie des Oscars.

J'ignore combien de temps il m'a fallu pour retrouver le calme qui me caractérise tant (ahemmm!) mais ce dont je me souviens parfaitement, c'est de m'être baladée avec mon test toute l'après-midi, le couvant amoureusement du regard. Je l'ai photographié, l'ai mis en fond d'écran, et quelques minutes avant l'arrivée de mon chéri, je l'ai caché près de moi.
Je vous passe le moment de l'annonce, impossible à retranscrire. Mais ce que je peux vous confier, c'est que nous sommes restés un long moment, serré l'un contre l'autre, à admirer notre test, comme s'il s'agissait déjà de notre enfant... 
Un mois et demi plus tard, ce test est toujours sur ma table de nuit et pas un jour ne se passe sans que je lui dise bonne nuit et lui sourie... un peu bêtement, je vous l'accorde.

A vous toutes qui me lisez et qui attendez de vivre les mêmes émotions... Je vous promets que 2008 sera votre année. D'ailleurs, j'ai relâché toutes les cigognes que je séquestre depuis 2 ans et demi... Avec pour unique mission de s'arrêter chez chacune d'entre vous.
Promis.

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C'est quand le Bonheur?
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